À 22 ans, Renaud de Villers-le-Temple met en fuite et pourchasse trois cambrioleurs
Renaud Dubois (22 ans) de Villers-le-Temple (Nandrin) n’en revient toujours pas de ce qu’il a osé entreprendre la nuit de dimanche à lundi.
Vers 2H30 du matin, rue Clémodeau, il a mis en fuite et pourchassé trois cambrioleurs qui tentaient d’entrer dans la maison de ses voisins, actuellement en vacances dans le sud de la France.
« Appelle-moi Batman », se marre-t-il après coup avec son copain. Même s’il avoue : « J’ai eu la trouille de ma vie ».
Renaud Dubois a pris des risques incroyables en pourchassant les trois cambrioleurs mais ce n’est qu’après coup qu’il l’a réalisé.
«Je tremblais comme une feuille.
Quand j’ai appelé le 101, je sanglotais tellement que je n’arrivais pas à articuler correctement le nom de la rue », nous raconte-il, la voix rauque d’avoir tant hurlé sur les voleurs qui s’enfuyaient dans la rue Clémodeau à Villers-le-Temple.
Depuis près de trois semaines, Renaud Dubois, 22 ans, veille sur la maison de ses voisins Les Pironet, en vacances à la Côte d’Azur. «Ils m’ont demandé de garder leur habitation car ils ont déjà été deux fois victimes de cambriolage », justifie-t-il.
Pour assurer une surveillance maximum, Renaud loge dans la maison des Pironet. Comme il est étudiant, Renaud occupe en permanence l’habitation.
Et jusqu’ici, c’était le calme plat, RAS, rien à signaler. Jusqu’à cette nuit de dimanche à lundi. «Ma copine m’a réveillé parce qu’elle entendait un bruit,léger, je dirais comme le bruit d’une bouteille d’alcool qui pète dans un congélateur.
Au début, j’ai d’ailleurs cru que c’était le frigo.
Mais comme le bruit ne cessait pas, je suis descendu».
Arrivé au rez-de-chaussée, Renaud aperçoit deux silhouettes derrière la porte-fenêtre.
«L’homme tenait un petit sac en bandoulière ; la femme à côté de lui tentait de forcer la vitre».
Son sang ne fait qu’un tour. «J’ai crié comme jamais, ce qui explique mon extinction de voix. » À ses hurlements, les cambrioleurs prennent peur et s’enfuient. «À ce moment-là, j’ai eu un regain d’énergie. J’ai ouvert la porte-fenêtre et, sans réfléchir,j’ai couru derrière eux, pieds nus, GSM en main, simplement vêtu d’un pantalon de pyjama ».
Du jardin, la course-poursuite a continué sur la rue Clémodeau où Renaud les a vus rejoindre un troisième complice.
Ensemble, ils ont communiqué dans une langue étrangère,peut-être une langue d’origine slave soupçonne Renaud qui n’a pas reconnu les accents des langues latines comme l’italien ou l’espagnol.
«Je les avais presque rattrapés quand mon cerveau s’est remis en marche et que j’ai réalisé les risques que j’étais en train de prendre.
Je me suis dit que c’était quand même dangereux.
D’autant que j’ai retrouvé un chargeur de revolver sur la route ». Rien n’indique cependant qu’il appartient aux malfrats.
Réveillés par les cris de Renaud,tous les voisins sont sortis dans la rue en attendant l’arrivée des policiers de la zone du Condroz .
Hier après-midi, le labo de la police fédérale est venu prendre les empreintes laissées sur les vitres. Prévenus, les Pironet ont décidé d’écourter leurs vacances et de rentrer au plus vite à Villers-le-Temple.
Un soulagement pour Renaud qui n’est pas prêt à revivre la même mésaventure. «J’ai eu la trouille de ma vie » confesse-til.
article de MARIE-CLAIRE GILLET pour le journal La Meuse du 16 juillet 2013