Un jeu d’alcool mortel qui a déjà tué 3 fois
C’est le dernier jeu d’alcool à la mode. Après le binge drinking, c’est maintenant le Neknomination qui fait fureur sur les réseaux sociaux.
Inventé en Australie, il s’est répandu très rapidement dans les pays anglo-saxons et, en un week-end, il a fait de nombreux adeptes en France et en Belgique.
Fanny aime la rigolade et faire la fiesta. Sur sa page Facebook, ce week-end, cette jeune Française apparaît dans une petite vidéo.
Elle est déguisée. Devant elle, un verre d’une contenance d’un litre et des bouteilles, de rhum notamment.
On lui a lancé un défi : boire cul sec une grande quantité d’alcool.
Fanny s’exécute et nomine ensuite trois de ses amis : à son tour de leur lancer le même défi.
Voilà en quoi consiste le Neknomination.
C’est une sorte de binge drinking amélioré : les buveurs se déguisent pour plus de fun ou procèdent à leurs libations dans des situations extrêmes et parfois très dangereuses : au volant d’une voiture, en skate sur une route fréquentée, suspendu à une aile d’avion… Ce jeu idiot est né en Australie.
Au départ, il semble que les adeptes misaient surtout sur la situation insolite pour consommer une canette d’alcool et non sur la quantité à ingurgiter.
But de l’opération : épater la galerie en se filmant et en postant sa vidéo sur un réseau social.
Et ensuite lancer un défi aux copains pour voir s’ils pouvaient faire mieux.
Une chaîne en quelque sorte.
Le jeu a vite dégénéré et la quantité d’alcool est devenue un des paramètres.
TROIS MORTS
En Irlande, deux jeunes sont décédés et les autorités sont persuadées que c’est lié à ce jeu.
Pour répondre au défi, Jonny Byrne, 19 ans, s’est jeté dans une rivière et s’est noyé.
Ross Cummins, un DJ de 22 ans, adepte du jeu comme le confirme sa page Facebook, a été retrouvé mort dans son appartement.
Encore plus récemment, un jeune Britannique, Isaac Richardson, âgé de 20 ans, est décédé après avoir voulu relever tous les défis de ses amis : son cocktail d’alcool lui a été fatal.
Selon Martin de Duve, du groupe « Jeunes, alcool & société », en Belgique, il ne s’agit pour le moment que d’un épiphénomène.
«C’est encore marginal chez nous mais le fait que les médias en font la pub, cela va finir par se répandre.
On a noté une augmentation d’adeptes sur les réseaux sociaux après le reportage de la RTBF ce week-end. Le problème avec ce genre de jeu, c’est que la surconsommation d’alcool est banalisée.
Fort heureusement, il s’agit de modes qui passent vite. »
Le phénomène inquiète suffisamment tout de même pour qu’une page Facebook tente de le contrer : Ban Neknomination a déjà plus de 24.000 adhérents et demande de ne plus lancer ces défis stupides.
Article de M.PAREZ dans le journal La Meuse