Fini les températures tropicales de l’Australie, du Gabon ou de l’Argentine. Le peloton a retrouvé, depuis jeudi, les routes du vieux continent avec le Challenge de Majorque (Espagne). Et ce dimanche, les trois coups de la saison française seront donnés au Grand Prix La Marseillaise, traditionnellement réservé aux sprinteurs mais qui présentera un parcours fortement durci.
Rencontre avec Antoine Demoitié, troisième l’an dernier sous les couleurs de Wallonie-Bruxelles et désormais représentant de Wanty-Groupe Gobert. Et son remplaçant dans le maillot au coq : le Flamand Baptiste Planckaert.
Dimanche, Antoine Demoitié épinglera ses tout premiers dossards sur sa tenue bleu marine de Wanty-Groupe Gobert. Le Nandrinois retrouvera le Grand Prix La Marseillaise, où il était monté sur le podium voici douze mois. Antoine Demoitié arrive en ligne expresse du convoi de Wallonie-Bruxelles, où il combinait les casquettes de chef de gare et de locomotive. Lourde tâche pour le Liégeois, qui, chez Wanty-Groupe Gobert se verra désormais épaulé par Roy Jans et Kenny Dehaes. « Je suis conscient que ma situation sera bien différente des dernières années, où j’étais l’unique sprinteur », entame le Nandrinois de 25 ans.
Bien loin d’être terrassé par l’idée d’un itinéraire de transition, Demoitié considère la situation comme une aubaine. « Chez Idemasport, avec Boris Vallée et Loïc Vliegen, je devais en permanence hausser mon niveau, faire mes preuves », se rappelle le grand pote de Maxime Monfort. « Je n’ai pas intérêt à me laisser aller, ça me poussera à mieux faire les choses. D’autant que je sens ma progression linéaire, loin d’être à son terme. Lors du stage, j’ai énormé- ment discuté avec Kenny (Dehaes), fort de son expérience du train Lotto et qui s’exprime parfaitement en français. » Mais son apprentissage devra inévitablement être fleuri de succès, passage incontournable pour tout sprinteur.
« L’envie de gagner est omniprésente », affirme celui qui découvrira le calendrier World Tour cette saison.
« C’est la grosse inconnue », reconnaît-il. « Mais les opportunités de gagner seront nombreuses sur la saison. » Première arrivée programmée sur le parvis du stade Vélodrome de l’OM, ce dimanche, au Grand Prix La Marseillaise où la locomotive Demoitié se rappellera à sa troisième position de l’an dernier. « Je n’ai pas connu le moindre retard dans ma préparation, mais je n’ai forcément pas encore atteint la plénitude de mes capacités. Et le tracé, bien plus escarpé (3600m de D+ en 140km, NDLR), et me désavantage », conclut Demoitié qui devrait enchaîner Étoile de Bessèges, Ruta del Sol, quelques classiques flandriennes avant de conclure son printemps par un passage dans son jardin condruzien, à l’occasion de la Flèche Wallonne.
De son côté, le nouveau venu chez Wallonie-Bruxelles, le coureur flamand de Helchin Baptiste Planckaert, a le couteau entre les dents à la veille de la reprise de la saison. Il remplace le routier-sprinter Antoine Demoitié au sein de l’équipe wallonne. Les deux hommes se retrouveront ce dimanche au pays de Marseille. « On a récemment testé le train de Wallonie-Bruxelles en stage à Calpe et je pense qu’on peut réaliser de belles choses cette saison », explique Planckaert.
Une saison qui commence par ce GP La Marseillaise de 152 km où les sprinters purs doivent ouvrir les portes aux puncheurs avec l’enchaînement du Col de l’Espigoulier (km 87), du nouveau Col des Crêtes (km 124) où un écrémage devrait se produire avant l’ascension du col de la Gineste avant l’arrivée probable d’un groupe plus réduit que par le passé (20-30 coureurs ?) en face du Stade Vélodrome. Un scénario idéal pour Planckaert qui tourne autour des lauriers marseillais après avoir terminé 4e en 2015 (juste derrière Demoitié) et 2e en 2014 (derrière Kenneth Van Bilsen).
« Je me suis prouvé à moi-même l’an dernier au Tour des Pays de Savoie que je passais bien les bosses. Celles de La Marseillaise ne devraient pas poser de problème. Pour moi, la saison commence ce dimanche et se termine en octobre à ParisBourges. Je serai là pour gagner ces deux courses et toutes les autres entre les deux.
Un sprinter doit toujours répondre pré- sent. »
Demoitié et Planckaert à l’assaut de la nouvelle saison. Photos de © KRA/JMH
Article de M.S. ET E.CO. Source Sudpresse