La famille Hamzaoui, originaire de Tunisie, a elle aussi fait sa rentrée, à l’école Saint-Martin.
Abd Arhmen et Nermin Sara intègrent respectivement une classe de première et troisième années maternelle, chez Mme Cécile et Mme Monique.
Le troisième enfant du couple est un petit garçon de 5 mois. M. Hamzaoui est Tunisien, sa femme Marocaine. Avant d’arriver en Belgique, ils ont transité par l’Italie « mais il n’y a pas de travail là-bas», glisse le papa, boulanger.
Demandeurs d’asile en attente d’un statut officiel de réfugiés, les membres de la petite famille sont installés temporairement dans un logement ILA (Initiative locale d’accueil) du CPAS de Nandrin, à deux pas de l’école. Problème : les parents parlent peu français, les enfants pas un mot. L’équipe pédagogique compte tout faire pour intégrer les enfants le plus rapidement possible.
« À cet âge, ils apprennent vite et s’adaptent.
Ils observent leurs camarades et les imitent. Ils comprennent d’eux-mêmes», souligne Monique Delcommune, institutrice en 3e maternelle qui a déjà connu une situation similaire avec une Chinoise.
« LES ENFANTS S’ENTRAIDENT »
«Je communique beaucoup par gestes, je montre des images pour qu’ils saisissent le sens des mots, j’organise des jeux.
J’explique aussi aux autres élèves pourquoi ils ne comprennent pas tout et, en général, ces derniers les aident spontanément.
Comme pour tous les petits le jour de la rentrée, le plus dur reste la séparation avec papa et maman. Ce sont souvent des enfants débrouillards qui parviennent à parler français après quelques mois. C’est plus compliqué de communiquer avec les parents mais quand les enfants ont un certain âge, ils traduisent», ajoute Cécile Verreck qui s’occupe cette année d’une classe de 27 élèves en 1re maternelle.
« Nous ignorons combien de temps ces enfants fréquenteront l’école, tout dépend de l’Office des étrangers.
Si décision est prise de les expulser, ils deviennent sans papier.
Soit ils retournent dans leurs pays d’origine soit ils se réfugient dans de la famille en Belgique.
C’est très perturbant pour nous quand cela arrive.
Pas plus tard que fin juin, des Irakiens de Seny très bien intégrés à Sainte-Reine depuis trois ans ont été forcés de partir », regrette Jean-Claude Wilmes, directeur des deux implantations.
Source info Sudpresse article de ANNICK GOVAER