Michel Lemmens lance une idée innovante pour aménager rapidement deux ronds-points
La route du Condroz est une route accidentogène et meurtrière.
Le projet d’un rond-point au Monastère de Nandrin était acquis mais il a été reporté par la Région, faute de moyens.
Pour accélérer sa concrétisation, le bourgmestre nandrinois a imaginé un montage financier : prêter l’argent à la Région wallonne, propriétaire de la chaussée, en attendant un financement.
D’ordinaire, ce sont les communes qui demandent de l’argent à la Région, à Nandrin, c’est la commune qui propose de prê- ter ses deniers à la Région.
L’idée a été imaginée par le bourgmestre pour que le rond-point du Monastère voie le jour au plus vite. « On a des fonds de réserve, à peu près 1,5 million d’euros et un endettement en dessous de 3 millions. On pourrait avancer un million d’euros cette année et le récupérer dans un an ou deux quand la Région aura les moyens », explique-t-il.
De fait, le giratoire du « Mona » sur la route du Condroz (une voirie régionale) avait reçu son permis et comptait bien parmi les investissements (500.000 euros) de la Sofico pour 2015, mais a été reporté, faute de moyens financiers pour le réaliser.
« Du coup, on est en stand-by jusque 2016- 2017.
Il faut être imaginatif, donner des moyens de réflexion différents des systèmes classiques, pour réaliser le plus vite possible le rond-point du Monastère car l’endroit est très dangereux », souligne Michel Lemmens. Concrè- tement, cela est-il légal ?
«Il est tout à fait possible de conclure une convention entre la commune et la Région. J’ai rencontré le chef de cabinet adjoint du ministre Prévot, pour lui en faire part.
J’ai reçu un accueil poli, interrogatif et pas désintéressé. L’idée fait son chemin, on verra bien.»
UN ROND-POINT À L’ALDI ?
Le bourgmestre nandrinois espère par ailleurs l’aménagement d’un giratoire à proximité de l’Aldi, une zone commerciale en plein développement (la surface de l’Aldi doublée, la création de nouvelles surfaces).
On se trouve là sur la commune de Tinlot mais Nandrin estime subir les nuisances de la circulation, renvoyée rue sur les Haies.
«Il y a beaucoup de tourne-à-gauche en venant de Liège, c’est un site difficile d’accès. Il serait dans l’intérêt de tout le monde de sécuriser cet endroit. »
Il propose que les deux communes (Nandrin et Tinlot) discutent avec le promoteur pour que chacun mette la main à la poche pour créer ce fameux giratoire à l’Aldi.
« À trois, on peut regrouper l’investissement nécessaire. Le promoteur est demandeur, c’est dans son intérêt aussi. »
L’argent communal avancé serait récupéré via les charges versées par les futurs promoteurs de la route du Condroz.
« Quand on octroie des permis de bâtir, on a la possibilité de mettre des charges d’urbanisme à la société qui souhaite bâtir ou lotir.
Ça peut être la création d’une voirie, des aménagements de sécurité, des radars préventifs comme à l’Intermarché, pourquoi pas un rondpoint ?
Les futurs investisseurs paieraient une partie de la sécurisation de la route du Condroz, ce qui est un peu normal.»