Le Schéma de Développement Territorial, rejeté en décembre, a fini par être adopté mardi
Après un premier rejet au conseil communal du 30 décembre, le Schéma de Développement Territorial (SDT) a finalement été voté mardi soir à Nandrin.
L’opposition a dénoncé une densité trop importante des habitations.
La majorité a réaffirmé son attachement à la ruralité et a souligné l’importance du SDT dans l’octroi de subsides.
La salle du Conseil était comble mardi soir, à Nandrin.
Les membres du Collectif pour la ruralité et l’art de vivre à Nandrin avaient fait le déplacement pour écouter le 3e passage du SDT sur la table du conseil communal.
Le 30 décembre dernier, le Conseil avait rejeté ce schéma (7 oui, 7 non, 1 abstention), pourtant adopté dans les 30 autres communes de l’arrondissement.
En cause : la densité de l’habitat reprise dans les annexes du document, jugée trop forte sur Nandrin.
Le point a à nouveau fait débat, mardi.
Le public n’a pas manqué de montrer sa désapprobation lors de la séance.
Le CRAVN avait par ailleurs rédigé un courrier où il s’offusquait d’un «déni de démocratie » et s’inquiétait de l’avenir rural de Nandrin.
« UNE INCOMPRÉHENSION »
Comment un point rejeté par le Conseil peut-il à nouveau faire l’objet d’un vote ?
Eh bien, cela est légal.
Le directeur général n’a trouvé aucun texte l’interdisant.
À la logique près qu’un fait nouveau justifie un repassage devant le conseil communal.
Dans le cas présent, le Collège qui fixe l’ordre du jour a considéré que pas mal de choses n’avaient pas été comprises ou avaient été mal interprétées, surtout la densité.
Virginie Libert, coordinatrice de la Conférence des Elus Meuse-Condroz-Hesbaye, a donc été appelée à réexpliquer les éléments contestés.
«Le SDT n’est pas réglementaire et il fédère l’ensemble des communes de l’arrondissement.
Le premier principe de ce document est la préservation de la ruralité.
Depuis les années 1970, on assiste à un phénomène d’étalement urbain à Nandrin.
Avec la croissance démographique prévue par le Bureau fédéral du Plan, si on continue de la sorte, en 2040,il n’y aura plus de zones habitables ! Il faudra alors empiéter sur les zones agricoles… À Nandrin, on trouve un noyau de commerces et de services, un
pôle résidentiel et des espaces à haute valeur paysagère.
Il est donc utile de décider où favoriser l’implantation de logements.
Le schéma préconise une densité de 40 logements à l’hectare max dans le centre, uniquement dans les zones d’habitat à caractère rural.
Pas le reste de la commune.
Je signale que dans certaines zones, on est déjà à 30 logements/ha… Avoir plus de monde dans le centre favoriserait aussi le retour des petits commerces », explique-t-elle.
«Il faut serrer l’habitat pour que les jeunes puissent continuer à acheter à un prix raisonnable »,ajoute l’échevine de l’aménagement du territoire, Charlotte Tilman. Le Collège a réaffirmé sa volonté de se référer au règlement communal d’urbanisme (adopté au Conseil
mais refusé par le ministre) qui stipule des densités de 3 à 15 logements/ha.
«La commune reste autonome, nous continuerons à nous baser sur les densités que nous avons nous-mêmes fixées », insiste l’échevin Daniel Pollain.
«Ne pas adopter le SDT nous serait-il préjudiciable dans l’octroi de subsides ? », a demandé Marc Evrard (Pour Nandrin).
«Oui, a répondu Virginie Libert. La Province octroie 1,5 million d’euros à Huy-Waremme chaque année.
Tous les projets doivent passer par le kaléidoscope de la Conférence des élus et il a été décidé que ceux qui se tiendraient à l’écart du schéma n’en bénéficieraient pas. »
Les deux partis d’opposition n’ont pas changé d’avis, ils ont voté contre le point qui a néanmoins été adopté (9 oui, 8 non).
Guy Brassel (EC) ne s’est cette fois pas abstenu, estimant avoir mieux compris les enjeux du document.
Article de ANNICK GOVAERS Pour La Meuse H-W