Benjamin Bobon de Nandrin et Laura Monteforte partent à l’aventure façon « Intouchables »
Sur un coup de tête, Benjamin Bobon a décidé de voyager avec une inconnue.
Handicapé, il part Maroc avec une jeune fille qu’il aura rencontré au moment d’embarquer.
Ce Nandrinois s’est inspiré du film « Intouchables » et a trouvé Laura, originaire d’Anthisnes.
Elle sera son « Driss ».
«Ils ne se connaissent pas, l’un est handicapé l’autre légèrement fêlé et pourtant ils décident de partir ensemble en voyage. »
C’est par ces mots que Benjamin Bobon présente son projet, démarré sur un coup de tête jeudi passé.
Après avoir vécu un coup dur dans sa vie privée, cet entrepreneur de 36 ans a décidé de rebondir : «Tout s’est fait en trois minutes.
J’ai touché le fond et en un instant, une idée m’est venue.
J’ai choisi de partir à l’aventure malgré mon handicap », raconte Benjamin Bobon.
Mais il ne s’attendait pas à recevoir autant de réponses : «Ce message posté sur Facebook aurait pu être un parmi tant d’autres.
Or, il a été partagé une soixantaine de fois.
Par la suite, une vingtaine de personnes ont pris contact avec moi et j’ai eu le temps de discuter et d’échanger avec chacun. »
Ce Nandrinois, chef de trois entreprises dans les secteurs de l’informatique et de l’internet, a adoré le film « Intouchables » et s’en est inspiré pour son aventure : «Je me suis reconnu dans cette histoire.
J’ai mis une annonce sur Facebook pour partir et partager des moments avec un inconnu, à la façon dont les personnages de François Cluzet et Omar Sy l’ont fait dans le fim. »
À tel point qu’il ne s’attendait pas à recevoir autant de messages : «Les réactions ont été nombreuses.
Ces réponses me font plaisir, car cette aventure soulève la question du handicap.
J’ai pu communiquer avec beaucoup d’inconnus, mais je cherchais une personne plus jeune avec un caractère plus fou que le mien.
J’aime être actif et faire plein de choses tout en restant responsable.
Je voulais quelque chose de différents de tous les voyages entrepris précédemment,car tous étaient organisés à l’avance.
Ici, on part sur un coup de tête », indique Benjamin Bobon.
Et le Nandrinois a opté pour le Maroc : «J’ai choisi cette destination, car je connais un peu le pays, mais on va faire toutes sortes d’activités.
Le but n’est pas de bronzer autour d’une piscine.
Contrairement à mes habitudes de partir avec des personnes qui savent comment fonctionner avec une personne invalide, cette aventure s’annonce enrichissante des deux côtés.
Je vais pouvoir appréhender la façon dont un inconnu, qui plus est non-initié à vivre quotidiennement avec un handicapé, se débrouille. »
Et si ce schéma de vacances se déroule au mieux, Benjamin Bobon ne s’opposerait pas à repartir selon cette formule.
Article de JULIEN MARIQUE
L’ENTREPRENEUR VIENT DE NANDRIN
Benjamin Bobon n’est pas un inconnu dans l’arrondissement Huy-Waremme.
Cet entrepreneur, âgé de 36 ans, soufre d’un handicap physique de naissance.
Mais Benjamin Bobon a surtout lancé trois entreprises actives dans les domaines de l’internet et de l’informatique.
Hormis leurs caractères, leurs activités professionnelles diffèrent.
Coach en technologies avec Boberlin, Benjamin Bobon a aussi fondé le site de rencontre Nice People et dirige Egocorpus.
Il crée et référence des sites web.
« Je suis toujours parti en voyage avec des gens que je connaissais dans le cadre de projets organisés.
Cette formule représente une première pour moi.
Je suis déjà parti aux quatre coins du monde.
J’ai effectué la traversée des États-Unis avec des amis.
J’ai également découvert la Thaïlande, mais j’ai aussi voyagé à Cuba et au Brésil par exemple. »
Benjamin Bobon a laissé le choix à Laura de se rencontrer ou pas avant le voyage : « Vu son caractère, les choses se passeront bien.
En raison de l’idée de base de cette aventure, se voir en partant rencontrerait ma dynamique initiale.
Mais si on se croise, même durant une heure, avant de partir, ça resterait raisonnable.
De toute façon, le départ n’est que pour dans deux ou trois semaines, nous ne sommes pas pressés car il reste des choses à finaliser.
Quoique si je trouve l’occasion de décoller dans cinq jours, on le fera. »
Car cette façon d’envisager les choses ne dérange pas Laura : « C’est une fonceuse. J’ai été séduit par son énergie positive et sa spontanéité.
On a parlé au téléphone pendant une vingtaine de minutes et le courant est bien passé.
Je ne m’attendais pas à ça.
Elle est tatouée et elle s’est montrée d’emblée déterminée par ce projet.
Il s’agira un peu de la rencontre entre deux mondes différents. »
J.M.
L’INCONNUE EST ORIGINAIRE D’ANTHISNES
« Quand j’ai vu l’annonce, j’ai d’abord ri.
Puis j’ai voulu m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une arnaque.
Et comme Benjamin m’a semblé très sympathique, j’ai accepté de partir avec lui à l’aventure », raconte Laura Monteforte.
À quelques jours de son 24e anniversaire, Laura a alors pris contact avec Benjamin Bobon.
Les motivations de la jeune fille ?
« Ma maman est infirmière, elle avait l’habitude de partir comme ça avec de personnes handicapées.
J’ai sans doute voulu vivre, moi aussi, cette expérience. »
Passer du temps et s’occuper de personnes handicapées ne tracasse pas pour autant la jeune fille :
« J’avais commencé une formation d’infirmière et les inconvénients que peut être la toilette ne me tracassent pas du tout.
Il a sans doute l’habitude et je suis sûre que tout se passera bien.
Il va d’ailleurs sûrement bien rire de moi et de ma façon de procéder, car je ne connais pas son handicap et je pèse 50 kilos, je n’ai pas beaucoup de force », sourit-elle.
« C’est avant tout une aventure humaine de laquelle nous ressortirons grandis.
Je me retrouve souvent dans des situations rocambolesques, car je suis parfois un peu naïve, gentille, mais aussi têtue. »
Quand elle a parlé autour d’elle de ce projet, Laura a été encouragée : « Tous mes proches se sont montrés enthousiastes.
Quant à moi, je ne stresse pas.
Nous rencontrer avant le départ ?
C’est pareil pour moi. Je n’ai pas d’appréhension et se voir pour la première fois au moment de l’embarquement ne me pose pas de problème.
Nous aurons l’occasion de faire connaissance pendant le voyage. » Et la jeune fille n’a encore aucune idée du programme : « Je suis de nature dynamique et prête à l’aventure.
La seule chose qu’il m’a demandée ?
Si j’aimais la plongée. »
J.M.
POUR LUI, « INTOUCHABLES » A FAIT BEAUCOUP POUR LES HANDICAPÉS
« Ce projet permet de passer un message »
D’emblée, Benjamin Bobon a été séduit par le film « Intouchables » avec François Cluzet et Omar Sy.
Il s’en est involontairement inspiré pour son aventure.
«Comme dans le film, deux mondes vont se rencontrer et nous ne pouvons qu’en sortir grandis.
Je vais être confronté à une personne qui n’a jamais eu à vivre avec un handicapé.
Nous ne connaissons pas la réalité de l’autre, mais une chose est certaine,on ne peut pas sortir indemne d’une telle expérience.
Cette rencontre, nous la ferons jusqu’au bout et si quelque chose ne se déroule pas bien sur place, il nous suffit d’en parler », explique-t-il.
«C’est un beau message par rapport aux personnes handicapées.
Certes, je le vis bien malgré les difficultés quotidiennes, mais il y a pire que moi.
Beaucoup de personnes invalides sont isolées par leur handicap et connaissent des problèmes avec l’image qu’elles renvoient auprès des valides. »
Pourtant, l’objectif initial ne rejoignait pas cette cause : «Cette idée s’est sans doute construite dans mon inconscient. Le scénario,ici, se rapproche du film, or je ne le cherchais pas à l’origine.
Car derrière Intouchables et Omar Sy, il y a plus qu’une simple comédie », conclut-il.
J.M.
DESTINATION AGADIR OU MARRAKECH
« Pas de farniente au programme»
«Les dates exactes ne sont pas encore déterminées, mais nous partirons aux alentours du 20 août. Il y a 80 % de chances que la destination soit Agadir et 20% pour que nous partions pour Marrakech, ville que j’ai déjà visitée », raconte Benjamin Bobon.
Et au programme ? Pas de farniente, mais plutôt de nombreuses activités. «On ne se cantonnera pas au traditionnel trajet entre l’hôtel, la piscine et le club », ajoute-t-il. «Par contre on profitera, il y aura également de la fête. »
Pour s’organiser, Benjamin Bobon travaille avec une agence pour gérer les quelques détails pratiques.
Le duo compte d’ailleurs tenir le public informé des aventures : «Il y a une page Facebook, appelée Improbable. Si Laura détient des talents de blogueuse, nous ne manquerons pas de poster nos histoires pendant toute la semaine.
Avec les technologies dont nous disposons, il n’y aura aucun souci pour communiquer », précise l’entrepreneur.
J.M.